Article de presse

Water Horizon crée la batterie qui stocke la chaleur perdue des usines

source : https://www.lesechos.fr/pme-regions/innovateurs/water-horizon-cree-la-batterie-qui-stocke-la-chaleur-perdue-des-usines-1006128

La jeune entreprise innovante toulousaine prépare une batterie mobile qui stocke la chaleur perdue des usines et la restitue pour chauffer des bâtiments. Elle a signé un contrat de partenariat avec Dalkia, filiale d’EDF, pour développer cette technologie à l’échelle industrielle.

La chaleur fatale de l’industrie en France est équivalente à l’énergie de six réacteurs nucléaires. C’est pourquoi la start-up toulousaine Water Horizon élabore une batterie de stockage de cette chaleur perdue des usines et des incinérateurs pour chauffer des locaux. Son jeune président fondateur, Jean-Emmanuel Faure, a conçu cette technologie thermochimique après ses études à l’école d’ingénieur ENSEEIHT. Hébergé à l’incubateur régional Nubbo, il a créé un prototype en 2018 qu’il teste dans le laboratoire de R&D d’EDF à Paris. Il a signé un contrat de partenariat avec Dalkia, leader des réseaux de chaleur en France, pour développer sa technologie à l’échelle industrielle. Cette filiale d’EDF finance une partie du prototype et deviendra un client de la start-up créée en juin 2017. L’objectif est de récupérer la chaleur sous les 200 °C – température au-dessus de laquelle on peut produire de l’électricité – et de la distribuer à 80 °C pour chauffer des bâtiments à un coût inférieur au gaz ou pour produire du froid.

Lever 1 million d’euros

Jean-Emmanuel Faure a déposé deux brevets en 2017 sur un procédé de thermochimie utilisant en même temps des réactifs sous forme gazeuse, liquide et solide. La réaction est réversible : l’apport de chaleur scinde le produit en différents réactifs stockés dans des cuves séparées. A l’inverse, le mélange des réactifs libère de la chaleur. La taille de la batterie sera similaire à un container et transportable par camion. Elle pourrait être utilisée sur les réseaux de chaleur en complément des énergies renouvelables. « Nous calculons avec Dalkia son rendement potentiel pour savoir à quel marché de l’énergie nous adresser en fonction du prix, explique-t-il. Actuellement, la seule technologie de stockage thermique utilisée est le grand ballon d’eau chaude, mais il perd de la chaleur et sa densité d’énergie est 50 fois inférieure. » Les résultats des essais du prototype seront connus d’ici à cet été, puis Water Horizon cherchera à lever 1 million d’euros pour industrialiser son procédé.